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Psychothérapie

Une démarche d’apaisement et de développement personnel

Pourquoi emmène-t-on son enfant chez le psy ?

Les motifs de consultations sont variés car les problématiques de l’enfant et les problématiques de l’adolescent s’expriment de façon très diverses : elles peuvent toucher l’ensemble des sphères de la vie infantile à savoir l’émotion, le corps, l’apprentissage et la scolarité, le rapport aux autres et le rapport au monde en général. En effet nos sphères physiologique, affective, sociale et cognitive sont étroitement liées.

L’anxiété d’un enfant se décèle donc au travers des manifestations qu’il nous en offre : il a du mal à dormir, à manger de façon équilibrée, son transit est souvent perturbé, il est très agité voire hyperactif, son humeur est perturbée, il peut présenter des colères récurrentes, une tristesse latente, une timidité excessive, il a du mal à se concentrer, ou à apprendre, il fait pipi au lit ou salit sa culotte, il bégaie, etc...

Les manifestions de l’anxiété sont des révélateurs de difficultés ressenties par l’enfant et peuvent faire l’objet d’une psychothérapie.

Ces problématiques et leurs manifestations peuvent avoir un impact chronique non négligeable sur le développement de l’enfant ou de l’adolescent.
Certaines pathologies plus lourdes requièrent une psychothérapie car l’impact du trouble sur la vie de l’enfant est d’autant plus important.

Mais au-delà de la réduction des symptômes, les consultations psychologiques se sont constituées pour répondre aux difficultés et souffrances de l’enfant durant cette période de grande vulnérabilité, constitutive de la personnalité, afin d’éviter l’enkystement de ses difficultés et de ses problématiques dans sa personnalité future d’individu en devenir.

Quand consulter ?

Dès lors qu’un malaise ou une difficulté sont ressentis par l’enfant/l’adolescent et/ou ses parents, une consultation peut être envisagée.

Il n’est jamais trop tôt pour consulter : plus on intervient tôt, plus on évite aux symptômes de s’installer et de s’aggraver.

Dolto insistait sur le fait que la psychothérapie de l’enfant a une valeur avant tout préventive et non pas curative. Néanmoins, il arrive encore que les parents fassent appel au psychologue lorsque les symptômes sont devenus trop handicapants et se sont enkystés. La psychothérapie de l’enfant devient alors curative : il faut plus de temps pour « soigner » le symptôme et ses causes. Soigner « un petit bobo » est en effet moins complexe et plus rapide que d’en soigner un gros.

Comment se passe la première séance ?

Il n’y a pas de règle particulière. Le psychologue reçoit en général l’enfant/adolescent avec ses parents de façon à comprendre ensemble les difficultés rencontrées et les élaborer. Le psychologue peut également s’entretenir seul avec les parents ou l’enfant/adolescent afin d’entendre leur compréhension propre de la situation.

La première séance permet tout d’abord de se rencontrer. Elle permet également de se questionner ensemble sur le sens de la démarche, de mieux la comprendre et l’appréhender. Suite à cette rencontre, le psychologue peut suggérer l’orientation qui lui semble la plus adaptée en fonction de la situation évoquée par les parents et leur enfant.

En quoi consiste une psychothérapie d’enfant ?

Les enfants n’utilisent pas le langage de la même manière que les adultes pour s’exprimer.

Pour les plus jeunes, c’est par le jeu, le dessin, les échanges plus informels qu’ils expriment leurs difficultés, leur souffrance, leur monde psychique interne. Le psychologue discute activement avec le petit enfant, observe et parfois participe à ses jeux et dessins.
Les plus âgés ont moins besoin de moyens de médiation pour élaborer sur leurs difficultés. Certains peuvent cependant préférer commencer par dessiner ce qu’ils pensent et ressentent.

Dans l’échange avec l’enfant ou l’adolescent, le psychologue guide et propose des mots pour nommer ce qu’il repère des difficultés de ce dernier.
Ces mots permettent une prise de conscience par l’enfant ou l’adolescent, et ainsi d’avancer quand une situation réelle ou des constructions imaginaires l’ont figé dans un comportement qui inquiète son entourage.

Le psy peut-il nous rapporter les dires de notre enfant ?

Si le psychologue rend compte aux parents de l’évolution de leur enfant, il ne peut pas leur révéler ce que leur enfant lui a confié.

Tout comme la psychothérapie de l’adulte, la psychothérapie de l’enfant ou de l’adolescent est un espace de liberté de pensée et de parole. Or la parole ne peut se libérer si enfant ne peut être certain que ce qu’il dira sera répété à ses parents, sa fratrie ou toute autre personne.

Cette verbalisation en toute confidentialité permet à l’enfant / l’adolescent d’élaborer librement.

Le psychologue est une personne adulte suffisament distancée d’eux (ce n’est pas un parent, un ami, un membre de la famille) et donc qui peut adopter une position de neutralité bienveillante vis-à-vis de leurs opinions et leurs comportements exprimés en séance.
C’est cette neutralité qui permet de construire un espace où élaborer et ressentir lirebement. Cette liberté de ressentir et de dire, leur permet une liberté de penser et donc ouvre les possibilités à la réflexion (plutôt qu’à l’oppositon) et au changement de positionnement par rapport au monde.

Ainsi "Le Dire" permet "La Pensée". C’est ce qui lui permet de prendre conscience des conflits qui l’agitent et dans lesquels il s’est embourbé car « dire c’est faire exister un peu plus ». Le pouvoir de la parole c’est qu’une fois que l’on a mis des mots sur nos maux, une fois que l’on a compris ce qui nous tourmente, on peut enclencher un processus de changement.

Les adolescents tout comme les enfants sont souvent reconnaissants à leurs parents de leur offrir un espace de liberté de pensée et de parole. Après une psychothérapie, ils peuvent exprimer l’importance qu’a eu ce « jardin secret » pour verbaliser et comprendre leurs pensées, leur tristesse, leur agressivité, leur honte, bref, leur monde interne.

Quel est la place des parents dans la psychothérapie de leur enfant ?

La psychothérapie de l’enfant est un travail d’équipe. Le travail en partenariat avec les parents est donc essentiel. Pour cela, les parents et le psychologue se rencontrent régulièrement au travers de séances de guidance parentale interactive. Durant ces séances, le psychologue aide les parents à accompagner au mieux leur enfant. Il les aide également à interroger la relation parent-enfant pour des relations familiales épanouies.

Les adolescents acceptent moins de partager le même espace avec leurs parents. La rencontre des adultes autour de la question de l’adolescent le met mal à l’aise et peut être ressentie comme intrusive, générant parfois une agressivité latente à l’encontre des parents et du psychologue, et ainsi une résistance à la prise en charge. Les séances de guidance parentale doivent donc être plus espacées dans le cas d’une psychothérapie de l’adolescent. La question de la rencontre psy-parents doit être élaborée avec l’adolescent, et ses résistances adressées.

A quoi sert une thérapie d’enfant ?

Tout comme la psychothérapie de l’adulte, la psychothérapie de l’enfant est un espace d’évolution.

Par la compréhension de ce qui se passe en lui et dans son rapport aux autres, la psychothérapie a pour but d’aider votre enfant/adolescent à dépasser sa souffrance, diminuer les symptômes qui en découlent, afin de devenir un adulte le plus épanoui possible.

Elle permet d’améliorer l’adaptation de votre enfant aux exigences de la famille, de l’école, de la société. Cela peut consister par exemple en une meilleure socialisation avec ses camarades ou un rapport plus épanouissant à sa famille.

Elle peut aussi l’aider à dépasser les conséquences d’un traumatisme psychologique consécutif à un deuil, une maladie, un accident...

Dans le cas de pathologies plus lourdes, elle permet à l’enfant/adolescent de vivre mieux son trouble et s’adapter au mieux socialement parlant. Elle l’aide également à prendre conscience de sa différence pour en faire une richesse.

Combien de temps dure une psychothérapie d’enfant / adolescent ?

Chaque psychothérapie est différente car elle implique un individu différent, des problématiques différentes et un rythme d’évolution propre à chacun. Il est donc impossible de déterminer la durée exacte d’une psychothérapie d’enfant. La psychothérapie avance à la vitesse de votre enfant.

Néanmoins, en général, plus on consulte tôt et plus le temps de psychothérapie est court. La durée d’une psychothérapie est liée au degré d’intensité et d’enkystement des problématiques. Or les problématiques s’accentuent et se renforcent avec le temps.
Les enfants présentant des pathologies psychiques lourdes feront l’objet en général, de thérapies plus longues.

Mais il n’est peut-être pas si étrange qu’un enfant consacre quelques minutes par semaine à parler à quelqu’un pour s’interroger sur lui-même ?

Comment choisir le psy de mon enfant ?

Choisissez un psychologue en qui vous avez confiance, avec qui vous vous sentez bien. Un élément non négligeable de succès thérapeutique est la qualité de la relation au psychologue. Il est important qu’il soit disponible, à votre écoute et à l’écoute de votre enfant, aimable et bienveillant. Ceci permet d’établir la base à partir de laquelle vous pourrez discuter librement avec lui et votre enfant également.

Si vous vous sentez bien dans la relation au psychologue de votre enfant, celui-ci aura une base pour investir sa psychothérapie. L’investissement des parents est essentiel pour l’investissement de l’enfant. L’investissement des parents est par conséquent une composante nécessaire à l’efficacité de la psychothérapie. Car le désir de l’enfant s’appuie sur celui de ses parents : si les parents ressentent des résistances au travail thérapeutique, il est probable que l’enfant se sente pris dans un conflit de loyauté et ne parvienne pas à investir sa psychothérapie. L’enfant percevant inconsciemment la résistance de ses parents, peut craindre de les « fâcher » s’il investit sa psychothérapie, ce qui rend la psychothérapie peu productive.

Notons que la psychothérapie de leur enfant n’est pas toujours facile à vivre pour les parents. Le fait qu’un enfant consulte peut être vécu par les parents comme culpabilisant. Cette culpabilité faire résistance au travail thérapeutique tant chez les parents, que chez l’enfant, qui ressent celle de ses parents.

Il s’agit alors d’adresser cette résistance et cette culpabilité de façon à les dépasser et permettre un travail thérapeutique productif. Pour cela il est important que les parents se sentent libre, avec le psychologue, de verbaliser leurs réticences.

Le soutien et l’appui des parents sont donc nécessaires pour qu’un travail thérapeutique soit productif.

Mon enfant ne va-t-il pas se sentir mal et différent des autres s’il fait une psychothérapie ?

En général, contrairement aux adultes, les enfants n’ont aucune représentation (qui plus est négative) concernant la psychologie et le psychologue. C’est donc souvent le regard des parents sur la psychothérapie qui conditionne celui de leur enfant. Un regard non anxiogène permet souvent à l’enfant d’investir positivement sa psychothérapie. Chez les adolescents, certaines représentations existent déjà et il est important de les adresser pour les dépasser.

Et si mon enfant ne veut pas voir un psy ?

Poseriez-vous la même question à un Docteur ? S’il est important d’être à l’écoute de votre enfant et lui poser la question de son désir et de ses craintes par rapport à une psychothérapie, c’est peut-être se le représenter comme plus mâture qu’il ne l’est que de lui donner la responsabilité de choisir de commencer ou non une démarche de soin.

Dans ce cas, il s’agit plutôt d’adresser le problème, d’interroger le pourquoi de cette résistance. Celle-ci peut être considérée comme un signe, un symptôme d’anxiété latente, de problématiques inconscientes. Par exemple un enfant inhibé le sera forcément au début avec son psychologue. En adressant la résistance on permet de dénouer les problématiques qui la sous-tendent.

Parfois il s’agit tout simplement de laisser le temps à la relation thérapeutique de s’établir. Prendre le temps de se connaître, au fur et à mesure des séances, faire l’expérience d’une relation sécure à l’autre.